Le soleil commençait à décliner à l'horizon lorsque deux petites filles vinrent au monde au plus grand bonheur de leurs parents dont le rêve d'agrandir leur famille était enfin réalisé. Pandore et Everleigh se firent entendre alors que l'air rentrait en force dans leurs poumons si purs. Perchée au dessus des nouveaux nées la jeune Cassandre regardait avec des étoiles dans les yeux ses deux nouvelles petites sœurs alors qu'elle se faisait la promesse de les protéger quoiqu'il advienne. Des rires commencèrent à se faire entendre alors que le bonheur se faisait sentir. Pourtant personne à cette époque aurait pu prévoir la destruction de cette famille au fil des années. Mais laissons la dernière survivante de la famille vous le conter.
La journée avait pourtant bien commencée alors que la voiture partait comme une flèche en direction de la plage. Je ne pouvais nier l'excitation qui était mienne en cet instant alors que je serrais la main de Pandore. Les cheveux au vent nos rires ne tardèrent pas à se faire entendre alors que devant nous défilait tout un tas de paysages plus fascinant les uns que les autres. Pour la première fois de notre existence nous allions à l'océan. La voiture ne tarda pas à s'arrêter pour laisser sortir notre petite famille. Le soleil était bien haut à cette heure de la journée alors que le vent remplit d'iode nous fouettait le visage. Un large sourire se dessina sur mon visage alors que je tournais mon visage vers Pandore qui me répondit avec le même sourire. Nos jambes se mirent alors bouger comme guidées par notre plus grand désir de toucher l'eau. Le sable était brulant pourtant cela ne nous arrêta pas pour autant. Malgré la chaleur qui irradiait la paume de nos pieds, nous courions encore et toujours. Cassandre ne tarda pas à nous dépasser suivit de peu par maman. En très peu de temps nous quittâmes nos vêtements pour vêtir nos maillots de bain alors que maman nous faisais les dernières recommandations :
« Les filles vous restez au bord de l'eau ! Certes vous savez nager surtout toi Everleigh mais ce n'est pas une raison ! » Je lançais un regard peu agréable à ma mère qui me répondit en fronçant les sourcils. A ma différence Pandore était la jumelle calme, gentille et bonne élève tout mon contraire. Je savais très bien que mes parents étaient bien plus fiers d'elle que moi pourtant malgré la compétition qui se dressait entre nous comme une barrière, je l'aimais plus que tout au monde. Je me moquais complétement de mes parents et de ma famille tant qu'elle était à mes côtés. Je ne pouvais vivre sans elle tout comme elle sans moi. Attrapant ma main Pandore me tira pour m'emmener auprès de l'eau. L'eau si fraiche s'engouffra entre nos orteils ce qui stoppa nette notre course et notre motivation. En quelques secondes Cassandre, notre grande sœur, nous rejoignit avec un sourire que je n'appréciais guère sur son visage. Cassandre avait toujours été jalouse de nous et de la complicité qui nous liait Pandore et moi. Posant un doigt sur ses lèvres, sa voix se fit entendre :
« La première arrivée à la bouée bleu aura droit de donner ses corvées aux autres. Allez me dîtes pas que vous avez peur, poules mouillées !! »Je détestais quand Cassandre agissait de le sorte en nous rabaissant sans cesse. Serrant les poings je lâchais la main de Pandore alors mon corps avançait dans l'eau. Elle était glacée pourtant malgré les frissons qui secouaient mon corps frêle je continuais. Rapidement l'eau devint plus profonde me forçant à nager, je me tournais alors vers la plage et je vis avec horreur Cassandre et Pandore me rejoindre. Reprenant le rythme régulier de ma brasse je repris la direction de la bouée. Un sourire victorieux se dessina sur mes lèvres lorsqu'enfin ma main s'accrocha à son trophée. Reprenant mon souffle tout en m'accrochant à la bouée je me permis un nouveau regard vers mes sœurs. Cassandre arrivait sans difficulté vers moi à la différence de Pandore qui luttait pour avancer. Mes entrailles se tordirent tout en m'arrachant un hoquet de douleur.
« PANDORE ! » Mon cri avait fusé dans l'air alors que lâchais ma bouée pour aller à sa rencontre. Chaque battements de bras me faisaient souffrir pourtant je continuais le souffle court. Mais malgré mes efforts je la vit s'enfoncer dans les profondeurs des océans sous mon regard impuissant. Redoublant d'effort je plongeais alors que l'eau salée me rongeait les yeux. J'attrapais sa main et pour la dernière fois de ma vie je croissais son regard. J'aurais du remonter pourtant je ne fis rien préférant m'enfoncer dans les limbes avec ma jumelle. A la vie comme à la mort …
Je ne voulais pas vivre sans celle pourtant lorsque j'ouvris les yeux le vide qui s'immisça en moi fut la preuve qu'à présent j'étais seule. Elle était partie tout en m'abandonnant tout ça par ma faute. Je n'aurais jamais du répondre aux provocations de Cassandre et mon entêtement avait été le fruit de sa mort. Des larmes commencèrent à couler le long de mes joues alors que ma mère me prenant dans ses bras tout en mélangeant ses perles salées au mienne. Non elle n'était pas morte je ne pouvais le croire. Non … Ce fut en ce jour maudit que la petite Everleigh prit la place de Pandore et que les jumelles ne devinrent plus qu'une seule et unique personne.
La nuit venait d'éclater à l'horizon tout en étalant son manteau sombre sur la ville de Dublin. Mes pas résonnaient sur le bitume glacé de la ville alors que j'accélérais pour rentrer le plus rapidement à notre appartement. La journée avait été éprouvante à l'hôpital pourtant rien que l'idée de le revoir suffisait à me sentir heureuse. Cela faisait bientôt quatre ans que nous étions ensemble et le mariage commençait peu à peu à trainer dans nos esprits. J'avais tout pour être heureuse pourtant plus j'avançais vers notre demeure plus le malaise était fort. Je m'arrêtais un instant contre un mur alors que je suffoquais petit à petit. Dire que ma vie était parfaite serait mentir … Je me voilais la réalité dans mon monde si parfait … Je hoquetais de douleur alors que ma poitrine était agitée par des sanglots. Passant ma main devant ma bouche pour étouffer ma tristesse je me concentrais sur ma respiration. Les larmes se firent sèches alors que je me redressais comme si de rien n'était. J'allais revoir l'homme que j'aimais tout en passant une nuit dans ses bras même si cet homme n'était plus le même. Je l'aimais toujours … Il était parti il y a un mois pour une affaire d'homicide à Londres et à son retour tout avait changé. Au départ distant avec moi, j'avais l'impression qu'il jouait une pathétique comédie de sa vie. La porte de notre appartement ne tarda pas à se dessiner au loin avec ses escaliers où notre premier baiser avait été échangé. M'approchant de la poignet je restais un long moment la main suspendue sans pour autant avoir la force de l'agiter. Le souffle court j'entrouvris la porte alors qu'une délicieuse odeur sortait de la cuisine. Déposant mes clés dans le pot de l'entrée j'enlevais mon blouson pour me diriger vers la cuisine. Il m'attendait avec un large sourire qui paraissait si faux à mes yeux. S'approchant de moi il déposa un baiser sur mes lèvres avant de m'entrainer dans la salle à manger où une magnifique table m'attendait. Ma gorge devint sèche alors que je prenais place en face de lui.
Tout était parfait pour une soirée en amoureux. Droit dans les yeux, ma main dans la sienne j'aurais aimé que cet instant bien qu'illusoire puisse durer encore et encore. Cependant il me sortit de mes rêvasserie, un genoux au sol il s'exclama :
« Pandore Stratford voulez vous être ma femme ? » Mon sang se figea dans mes veines alors qu'interloquée les mots restèrent coincés dans ma gorge. J'aurais tant aimé lui dire oui pour vivre une vie simple dans le bonheur. Pourtant malgré mon désir, je ne le pouvais.
« Je suis désolée ... » Me levant de table précipitamment dans l'espoir de fuir chose que je savais faire à merveille, sa main s'enroula autours de mon poignet tout en m'arrachant un cri de douleur.
« Lâche moi Ezeckiel ! » Ma voix avait été bien plus menaçante et sèche que je l'aurais souhaité. Mon regard croisa le sien et je pus y lire tout le dégoût que mon être pouvait lui procurer.
« Pour toujours ... » Posant sa main contre sa poitrine pour l'empêcher de m'approcher malgré l'envie que j'avais de me jeter contre lui et de partager une nouvelle nuit de plaisir.
« Il n'y a plus de nous ! Tu n'es plus l'homme que j'ai aimé, tu as changé ... » Je me devais d'être forte contre lui malgré le regard suppliant qu'il me jetait en cet instant.
« Reste, s'il te plait ... » Je baissais mon regard tout en le forçant à me lâcher le poignet avant de me diriger vers notre chambre où tout sentait bon son odeur. Je me laissais tomber sur notre lit alors que je laissais enfin mes larmes coulaient sur mes joues. Plongée dans mon chagrin je ne le vis entrer dans la chambre pour se poser juste au dessus de moi. Ce furent ses lèvres contre les miennes qui me réveillèrent tel un choc électrique. Mes poings s'abattirent sur sa poitrine alors que mes jambes essayaient tant bien que mal de le repousser avant que je cède à ses avances. Mes jambes s'enroulèrent autours de sa taille alors que ma bouche se nouait à la sienne avec passion et violence. Mes dents se refermèrent sur sa lèvre et du sang ne tarda pas à couler dans ma bouche alors que mes ongles s'enfonçait dans sa chair. Un rauquement de plaisir et de douleur s'échappa de sa bouche alors qu'il s'immisçait entre mes cuisses. Je voulais qu'il souffre autant que moi en cet instant. Seule l'odeur de la violence parfuma notre dernière nuit …
Le lendemain lorsque le soleil décida de pénétrer dans notre chambre j'étais seule dans notre immense lit enroulée dans les draps qui avaient tant souffert de nos ébats. Je devais partir … Me levant j'attrapais mes sous vêtements puis la première robe qui me passa sous la main avant d'attraper le premier sac dans le placard pour y mettre le plus de mes affaires possibles. Cependant à peine eus je le temps de refermer mon sac que la porte s'ouvrit brusquement tout en laissant entrer des hommes qui m'agrippèrent de chaque côtés. Des cris s'échappèrent de ma bouche alors que mon regard plein de haine croisa celui de l'homme que j'aimais. Il baissa aussitôt le regard comme honteux du sort qu'il m'infligeait. Je ne comprenais rien tout s'embrouillais dans ma tête
« Je te hais ! » Bien sur que je pensais ses mots alors qu'une piqure dans mon avant bras me fit hurlais de douleur. Peu à peu la tête me tourna alors que toute trace d'énergie disparaissait de mon corps. Dès lors je tombais dans le néant.
Quelques jours plus tard je me réveillais dans un bosquet de fougères qui m'était inconnu. Que faisais-je ici ? Et comment avais je fait pour passer de notre appartement à cette foret ? Avec peine mes larmes ne passèrent pas le barrage de mes paupières. Me relevant j'avais toujours en mémoire la nuit que j'avais passé avec Ezeckiel, la dernière. Rien que l'idée que cette nuit ne sera plus jamais présente dans mon futur me brisa le cœur. Mais je devais avancer. Ce fut à cette époque que je découvris l'existence des âmes. Je pouvais à présent comprendre le changement de l'homme que j'aimais. J'espérais au fond de moi que mon Ezeckiel était toujours en vie, non je ne l'espérais pas je le savais ! Les années passèrent et malgré la nouvelle lois qui rentra en vigueur redonnant ainsi la liberté aux humains je n'eus de cesse que de pourchasser les âmes pour rendre les corps volaient aux humains. Et qui sait peut être qu'un jour Ezeckiel me reviendra.